La chronique de Rémi dans Enfantillages !

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Mon livre préféré

Mai 2021

Mystères sur les rails de M. G. LEONARD et Sam SEDGMAN, traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Lilas Nord, éditions NATHAN, dès 9 ans.

Ce roman, placé sous l’égide de la reine du crime, Agatha Christie, selon qui «voyager en train… c’est contempler la vie », s’adresse aux ferrovipathes, comprendre les fanas de trains, mais pas que. Harisson alias Hal pour les intimes va avoir une petite sœur et ses parents le confient quelques jours à oncle Nath. Rendez-vous est pris à King’s Cross avec une promesse d’aventure à vapeur à travers les îles Britanniques, à bord du train le plus lent d’Europe. Dit comme ça, pas de quoi affoler un jeune ado de bientôt douze ans. Mais oncle Nathaniel, le journaliste bourlingueur à l’excentricité so british – il porte six montres bracelets chacune réglée sur un fuseau horaire différent pour garder à l’esprit que le monde est vaste - le rassure : « c’est un voyage dont tu te souviendras toute ta vie ». Car le Highland Falcon est un peu la Rolls Royce des trains. Son cliquetis est, dit-on, aussi beau qu’une symphonie de Beethoven. D’ailleurs, Son Altesse royale le Prince d’Ecosse sera de la partie. L’un des wagons Pullman de la nuance bordeaux emblématique des souverains, signalé par ses fenêtres bordées d’or, son mobilier en bois brillant et cuir vert menthe, lui est d’ailleurs réservé. A bord du train fuselé comme le bec d’un rapace, d’où son nom de faucon des Highlands, se trouve aussi une superbe bibliothèque. De quoi inspirer Hal, qui a toujours sur lui son carnet de croquis.

Les autres invités du Highland Falcon, membres du Gotha, star de cinéma, entrepreneur parvenu sont triés sur le volet. Pendant que les adultes trinquent « à la mémoire de ceux qui ont voué leur vie au chemin de fer » pour « que l’ultime voyage de ce train historique s’inscrive dans le cœur de lion du peuple du Royaume-Uni », Hal croit avoir des visions. Deux yeux verts le narguent ? Mais non, il n’a pas rêvé. Ils appartiennent à une fille de son âge qui se volatilise aussitôt vue. Pile au moment où la très voyante et très vulgaire épouse du richissime chef d’entreprise hurle qu’on lui a volé sa broche, un horrible nœud tape-à-l’œil recouvert de diamants. Alors que le train-faucon entraîne ses passagers endormis à travers l’obscurité, en projetant des nuages de vapeur « comme autant de rêves éphémères», un autre forfait s’accomplit. Au matin, Lady Landsbury, suivie de ses cinq chiens blancs comme neige, des samoyèdes à l’éternel sourire, s’écrie qu’on lui a dérobé d’inestimables pendants d’oreille. Cela aurait-il un lien avec le voleur de bijoux de la haute société qui défraie la chronique ? Il est si habile, dit-on, qu’il aurait réussi à subtiliser une bague de rubis au doigt d’une de ses victimes. Pour commencer, Hal doit retrouver la passagère clandestine aux yeux de renard. Son nom est Marlene Singh et son père est le conducteur du train. Les enfants sont prohibés à bord mais son père a succombé aux suppliques de sa fille - « la moins sage au monde » - de vivre les adieux du Highland Falcon. Les deux enfants deviennent amis et jurent de trouver qui est la Pie, surnom dont ils ont affublé le voleur. Il y a urgence car en gare de Balmoral, la princesse embarquera avec à son cou le plus gros caillou du monde, le Diamant de l’Atlas, de la taille d’un œuf.

Le récit est bourré de péripéties qui nous tiennent en haleine jusqu’au dénouement.

Le prochain tome de cette série vedette outre-Manche nous promet un kidnapping en Californie. On sera au rendez-vous.

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