Dix jours sans écrans est un roman pour les écoliers de primaire qui met en scène une école, face au curieux défi énoncé dans le titre : ni télé, ni ordi, ni console, ni téléphone, pas le moindre petit écran !

La maîtresse a souvent des idées bizarres. Mais, là, dix jours de diète numérique, c’est l’hilarité générale. Suivie d’un silence de mort. D’ailleurs, Gordon, prénommé d’après le feuilleton américain préféré de ses parents, c’est dire si l’amour de la télé est dans ses gènes, en est certain : «  on sera mort d’ennui ! ». Il n’y a qu’Anouk, la fille du directeur du Musée, que la classe a surnommée «  madame Dicoquiparle » tellement elle a de vocabulaire, qui s’emballe pour le projet : normal, elle «  ne sait même pas ce qu’est un écran puisqu’elle passe son temps libre à apprendre le dictionnaire » !

Mais un referendum est lancé. Les filles font du lobbying dans la cour de récré. Anouk n’a peut-être pas de télé, mais elle a des idées, et c’est une championne de la communication :  «  tu comprends, il faut arriver à faire prendre conscience aux autres élèves qu’un écran n’est qu’un leurre ». Le camp de ceux pour qui dix jours sans écran, c’est « la mort au tournant », pour qui « éteindre une télé, c’est comme arrêter un cœur qui bat », a beau jouer du violon, le projet est adopté haut la main : vingt « oui » contre quatre malheureux « non ».

Comment ne pas craquer quand la famille au complet dîne devant le JT et a le poste allumé 24 h sur 24, quand le grand-frère ado refuse de participer  à « un défi débile de l’école primaire » ? Toute l’école est mobilisée. Chacun tient un carnet de sa résistance aux écrans. Un écran barré vaut un point. Pour certains accros, c’est vraiment dur. C’est vivre comme un moine ou une antiquité. Pour soutenir l’effort de guerre (aux écrans), les parents animent des ateliers périscolaires cup cakes ou percussions. Comme un reporter sur le front, le père de Paloma, qui travaille à la radio, tend son micro aux petits héros en lutte contre la tentation. Même si la console lance «  des signaux irrésistibles », Mario Kart peut attendre. Les enfants font du foot, du rugby, du roller. Ils vont même au musée. Les parents lâchent la zappette et oublient un moment leurs mails pour passer du temps avec bébé, promener le chien plus souvent et même, ouvrent un livre. Bref, cette purge  « aide à mieux voir le reste. Comme si on mettait des lunettes tout d’un coup ».

En moyenne, les foyers français ont chacun cinq écrans. Les 8-12 ans américains passent 4h30 par jour en moyenne devant les leurs. Ce petit roman facile à lire démontre cependant que vraiment, «  il y a une vie derrière ton écran ».