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La chronique de Rémi dans Enfantillages !

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Mon livre préféré

25 septembre 2019

La Cavale de Ulf STARK, illustré par Kitty CROWTHER, traduit du suédois par Alain GNAEDIG, collection Pastel, éditions de L'ECOLE DES LOISIRS, dès 11 ans.

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Mon livre préféré Enfantillages
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C’est l’histoire de deux Gottfrid, le petit-fils, qui raconte l’histoire, et son grand-père. Gottfrid senior n’est pas un grand-père modèle. Il est colérique, il dit beaucoup de gros mots et il est souvent odieux. Notamment avec les aides-soignantes du service où il est hospitalisé parce qu’il s’est encore cassé le fémur. Il s’amuse à appuyer sans raison sur la sonnette juste pour les faire accourir à son chevet. « Moi, je trouve ça bien qu’il ne soit pas comme tout le monde », répond Gottfrid junior à son père, dentiste aussi sérieux qu’ennuyeux, qui se désespère d’avoir un père pas comme il faut. Le petit grain de fantaisie du grand-père a sauté une génération. Gottfrid ment à ses parents. Il leur raconte qu’il va au foot et au lieu de cela, il rend visite à papy. En rentrant, il n’oublie pas de frotter de la terre sur ses affaires, pour faire croire qu’il a vraiment eu foot. « Par chance, Maman m’avait lu tant d’histoires  quand j’étais petit que j’étais devenu un maître pour inventer des trucs ». Il apporte en douce dans la chambre d’hôpital de la bière et des sandwichs aux harengs parce qu’on est en Suède. Son grand-père en a les larmes aux yeux tellement c’est bon. Alors, l’ado a une idée : « Tu devrais peut-être t’enfuir ». Son grand-père rit à en perdre son dentier : « on était des filous, des rebelles, et on avait le même nom ».  Le garçon invente une histoire de stage de foot et se trouve un complice, le boulanger-mécanicien. 

 Adam se fera passer pour un parent auprès des médecins pour faire sortir le malade et jouera aussi le rôle de chauffeur. Les deux Gottfrid prennent le bateau pour rejoindre l’île où vivait papy quand sa femme était en vie. Avec des provisions et deux flacons de comprimés, blancs pour le cœur et rouges pour se calmer.  Il fait beau « comme si les dieux voulaient que Grand-Père profite du soleil et d’un ciel bleu ». Là, le garçon découvre qui est profondément son grand-père, un homme fier et amoureux fou de sa grand-mère. « Il était à nouveau le chef mécanicien de tous les bateaux du monde ».  Cette cavale qui donne le titre au livre est la dernière. Grand-Père « dit au revoir aux îles, au ciel, aux rochers, au phare et au bruit incessant des vagues ». Il est prêt à rejoindre son amoureuse, dont il déguste par toutes petites cuillerées la confiture d’airelles. Ce n’est pas triste mais à la fois émouvant et drôle. Le livre est un bel objet avec des illustrations qui ressemblent à des dessins d’enfant et un marque-page en tissu rouge. En regardant un homme vivre ses derniers instants de vie, l’ado comprend beaucoup de choses. Par exemple que « parfois, mentir, c’est la seule façon de dire toute la vérité ».

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