Fille d’une aristo filleule du Prince Henri de Bourbon et d’un émigré tchécoslovaque monteur aux actualités cinématographiques, May ANGELI a passé son enfance, pendant la guerre, à suivre son père au fil des camps français où il était interné. De ce roman familial aventureux, elle a puisé l’amour de la liberté et du métissage. De ces années à la campagne, elle a tiré une œuvre terrienne et malicieuse, puissante et poétique, champêtre et intemporelle, peuplée d’un bestiaire pris sur le vif, débutée en 1961 et désormais publiée aux éditions des Eléphants. Cela fait donc plus d’un demi-siècle qu’elle enchante les enfants avec ses histoires simples en couleurs, usant d’encre et de gouache, d’aquarelle et de crayons puis, depuis les années 80, devenant une virtuose de la xylographie.

Beaucoup de ses œuvres parmi les plus belles, comme le chat Groucho en virée dans un Paris cosmopolite, ses sublimes illustrations de Kipling, Buffon et Jules Verne, ses portraits d’enfants au Père Castor, ses odes à la beauté végétale ou ses hommages aux hommes et femmes de Tunisie, sont hélas indisponibles en librairie. Merci donc à la bibliothèque de l’Heure Joyeuse, à Paris dans le 5e, de nous avoir montré ses trésors.