Les Voleurs d’histoires de James RILEY (traduit de l’anglais, Etats-Unis, par Fabienne BERGANZ, éditions PKJ, dès 11 ans).

Finn est un amateur de livres, un vrai, du genre à déjeuner en tête-à-tête avec son livre préféré à la cantine ! Normal, sa mère est bibliothécaire et il la rejoint chaque soir après le collège pour l’aider à enregistrer les emprunts. « C’est un travail intéressant (parce qu’on voit ce que lisent les gens), embarrassant (parce qu’on voit ce que lisent les gens) ou ennuyeux (parce qu’on voit ce que lisent les gens) ». Alors, quand Finn surprend sa camarade de classe Andie en train de barbouiller de chocolat un livre emprunté, quel choc ! Andie est littéralement entrée dans Charlie et la chocolaterie, le fameux roman de Roald Dahl. Quand ça se passe mal avec sa mère, c’est-à-dire très souvent, et qu’elle a envie de sucre, elle passe de l’autre côté du miroir pour s’approvisionner en bonbon éternel chez Willy Wonka. Andie est un être mi-fictif. Un jour, sa mère a lu un livre, son père en est sorti et ils sont tombés amoureux. C’est de là que lui vient son extraordinaire capacité à naviguer entre notre monde et celui des héros de papier. Mais le jour de ses quatre ans, son père, lui, a définitivement disparu dans un livre. Finn convainc Andie que s’ils vont dans sa série préférée, Kiel Pied-de-Gnome, ils trouveront un sortilège de localisation qui l’aidera à retrouver son père. En réalité, il a prévu de rencontrer son idole, Kiel, et de l’aider à débarrasser le Magister du maléfique Dr Vérité. Il veut donc enfreindre la règle d’or selon Andie : on-ne-change-pas-l’histoire.

Bien vite, Finn comprend que le monde des personnages de fiction de sa saga préférée n’est pas aussi simplet qu’il le croyait : les bons mages contre les dangereux scientifiques, c’est un petit peu plus compliqué que ça ! Car le gentil Mage se rebelle contre son auteur, qui invente « les monstres, la magie, les dangers, les dystopies, les contes terrifiants », et il le prend en otage. L'ado se retrouve alors dans l’Ordinateur Originel, avec une armée de robots-virus à ses trousses et l’histoire devient vraiment inquiétante. On frôle le livre d’horreur quand on torture nos héros pour qu’ils comprennent « ce que ça fait, de vivre une vie que vous ne contrôlez pas ».

«  Par ici, bande d’idiots fabriqués ! Vous ne m’attraperez jamais : vos auteurs sont trop nazes ! ». Tout le long du livre, il y a des références à de vrais livres, Harry Potter mais aussi La Guerre des mondes ou Vingt mille lieues sous les mers. Et la punition suprême, pour les super vilains, c’est d’être expédié dans un livre de maths, hors de toute fiction ! A la fin, Finn renoue avec sa « vraie vie assommante et sans danger » mais on devine que la série ne fait que commencer...