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Ce livre aborde un problème qui touche un enfant sur dix : le harcèlement à l’école. Pourquoi ne pas profiter de ce moment où, pour la plupart d’entre nous, on n’est plus en classe physiquement, pour y réfléchir sérieusement ?

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Le roman met en scène le trio de la victime, son bourreau et du témoin. Chacun prend la plume à son tour pour raconter le drame qui se joue dès les premières minutes de l’entrée en 6e.

Le témoin parle en premier. C’est Zélie,  «  la copine sympa » qui a un seul but dans la vie : « devenir populaire ». Elle affine sa stratégie en copiant les tutos des YouTubeuses. L’essentiel, « c’est de faire envie plutôt que pitié », même s’il faut pour cela enjoliver sa vie en bidonnant. Et même si, bien plus grave, il faut détourner les yeux ou ricaner avec la meute quand une injustice se produit. Son attitude soi-disant cool se résume en une phrase : « Quand on est populaire, il ne faut pas se mêler des affaires des minables ».

Mais qui est minable au juste ?

Est-ce que Lana est minable ? A l’instant-même de la rentrée au collège, un cri a fusé. C’était elle, Lana, qui est la deuxième à donner son point de vue dans ce roman choral. Du croche-pied qui l’a faite trébucher, elle ne dit rien, ni à la surveillante – trop peur de passer pour une « rapporteuse » - ni à sa mère – qui a assez de problèmes comme ça. Lana traîne le même cartable rose à paillettes et à roulettes depuis le CE1. Elle en a tellement honte que ça justifierait presque à ses yeux que les autres la mettent à part. Mais sa mère célibataire a assez de mal à payer le loyer en faisant des marchés pour qu’elle l’ennuie avec ses soucis de cartable. Au lieu de ça, Lana se tait et file au CDI pour passer un moment en paix, à l’abri de Ralph.

Ralph est le troisième protagoniste de l’affaire, le harceleur. Il est l’opposé de Lana en tout point puisqu’il est l’un des beaux gosses populaires du collège et vit dans une villa avec piscine, jacuzzi, cuisinière, jardinier et jeune fille au pair américaine ! Seule ombre au tableau : son grand-frère, accro à  la fumette, à la philosophie de la vie simpliste : «  la réputation, c’est essentiel dans la vie »,

«  s’imposer tout de suite, être plus fort que les autres dès le premier jour, et être prêt à le prouver en cognant ». On peut dire que Ralph l’a pris au pied de la lettre en désignant Lana comme souffre-douleur.

Car bien sûr, l’incident de la rentrée ne reste pas isolé. C’est le crescendo, jusqu’à l’agression de trop, qui va tout faire basculer. Heureusement, Lana croise la route d’une improbable mamie à chats, sorte de Nanny McPhee qui va jouer les bonnes fées et l’aider, indirectement, en la transformant en bienfaitrice des félins en détresse.

Pourquoi Ralph a-t-il choisi Lana ? Ils partagent un secret qui est à la fois la source de ce harcèlement et l’élément qui va entraîner sa résolution. Mais comme le disent les intervenants qui parlent au collège de harcèlement, et animer un atelier de « la réplique qui tue » pour apprendre à dire non et à répliquer de toutes les façons : il n’y a pas de victime idéale, ce qui fait que quelqu’un devient une cible, c’est « qu’on le sent vulnérable ».

Le roman a une happy end et Zélie comprend qu’elle aurait dû agir en voyant son ami Ralph maltraiter Lana. On en prend tous conscience.