Titus Prime a 13 ans et il vit au 388e étage de la tour Babel 232. On est au XXIIe siècle. La course vers l’espace ayant échoué, l’humanité s’est enfuie loin des sols radioactifs, en élevant des tours démesurées. Ces termitières géantes sont reliées entre elles par des passerelles. Les animaux en ont été éliminés, sauf ceux qui servent à nourrir les gens. Leurs élevages occupent des étages entiers. Sur les murs blancs immaculés des appartements supérieurs, des écrans panoramiques diffusent en boucle des décors ruraux d’autrefois. Titus n’a jamais vu de forêt autre que digitale mais il lui suffit de prononcer «  thème maritime » pour voir des images marines défiler. Dans les étages inférieurs, ni domotique ni high tech. Les habitants s’entassent à 20 dans des dortoirs moyenâgeux ou des caissons superposés.

Malgré son jeune âge, Titus Prime l’ambitieux a été promu au rang d’ambassadeur et ainsi mis à l’abri des bas-fonds miséreux. Mais le jour où il est accusé d’avoir offert au consul une pomme mortelle, sa vie bascule. C’est la dégringolade, au sens propre. Sa tête est mise à prix et il se retrouve poursuivi par une armée d’androïdes équipés de pistolets électro-énergétiques neutralisants. A leur tête : Atlas, un cyborg surentraîné, du genre à « faire peur aux enfants lorsqu’ils refusent d’aller dormir ». Sortie de nulle part, une mystérieuse jeune fille, Rukia, vole au secours du banni. Tablette tactile, kit respiratoire, graisse noire de camouflage pour bouger incognito, les fugitifs doivent descendre toujours plus bas, vers la morgue, où Titus a l’espoir de pouvoir prouver que c’est du bleu de méthylène, et non sa pomme, qui a empoisonné le consul. Il découvre en passant une détresse qu’il n’aurait pas soupçonnée, et se promet d’agir pour améliorer le sort de ces masses abandonnées de tous, s’il s’en sort.