Chez Casterman, on connaissait l’Histoire en BD, la mythologie et les classiques en BD. Voici maintenant des bandes dessinées qui expliquent le monde actuel.

Dans l’Economie en BD, on le fait grâce à la voisine de Zoé. L’ado passe les soirées chez Mme Robinson quand sa mère, qui est au chômage, rentre un peu tard. Ça tombe bien, c’est une prof d’économie à la retraite. Elle est si pédagogue qu’avec elle, tout devient clair : les inégalités, le revenu universel, le PIB, la monnaie, la mondialisation, le cycle expansion-crise-récession, les marchés. Elle enseignait à la Sorbonne, ça se voit, son cours n’est pas au rabais ! Pendant ce temps, dans la cour du collège, c’est la lutte des classes, entre le frimeur qui a des sneakers collector à 550 € et celui dont la mère gagne à peine le double en étant gardienne d’immeuble. Mais tous sont révoltés quand ils apprennent que la sauce des leurs pâtes chéries est produite à base de tomates cueillies par des Ouïghours ou des migrants encadrés par la mafia. Le livre fait le va-et-vient entre la vie des ados et les explications hyper claires sur l’économie. On apprend plein de choses et c’est très vivant.

Dans le Guide de l’anti-manipulation, c’est à l’occasion d’un vide-grenier que Monsieur Ristourne, qui tient le bazar du quartier, révèle à une bande de copains tous les secrets du marketing. On apprend que la société de consommation est née au début des années 50. Après les privations de la guerre, les gens étaient heureux de pouvoir s’acheter plein de choses. L’industrie s’est assurée qu’ils aient envie de s’offrir ce dont ils n’avaient pas besoin. Le livre décrypte toutes ses ruses : la publicité, la circulation dans les magasins pour nous faire acheter ce qu’on ne voulait pas, le greenwashing, qui fait passer pour écolo ce qui n’en n’a que l’apparence, les fausses promos, les produits roses et violets pour les filles et bleus ou verts pour les garçons, jusqu’aux brosses à dents, pour que les parents doivent les acheter deux fois, les produits dérivés, le packaging (quand Heinz a arrêté les bouteilles en verre et les a remplacées par du plastique, plus facile à attraper par les petites mains, la consommation de ketchup a augmenté de 50% dans les familles avec des enfants de moins de cinq ans). C’est fou de constater à quel point tout est fait pour nous manipuler ! Mais grâce à ce livre, on peut essayer de déjouer certains pièges de la consommation ou en tout cas en prendre conscience.