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Mon livre préféré

11 septembre 2019

Les Agents secrets de la cour de récré de Philippe ARNAUD, illustré par Gaël HENRY  collection «  Pépix », éditions SARBACANE, roman junior dès 11 ans.

La chronique de Rémi dans Enfantillages !

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Ce livre s’adresse à tous ceux qui en ont bavé à l’école. D’après les statistiques, cela concerne un élève sur dix. Vu qu’on était douze millions à faire notre rentrée le 2 septembre dernier, je vous laisse faire le calcul. Ça fait un certain nombre d’intéressés.

« Les horribles harceleurs, les méchants moqueurs, les terrifiants traumatisateurs », Alexandre, le narrateur connaît. Il faut dire qu’avec son mètre 50 et son nom de famille, Blecarovich aussitôt caricaturé en « Blaireau-caniche », le collégien a fourni bien malgré lui des arguments aux hyènes pour se défouler. Idem pour Julie, métisse à taches de rousseur lilliputienne au patronyme de « Laneine ». Mais ces deux-là ne sont pas du style à se laisser marcher sur les pieds par qui que ce soit, élèves ou enseignants. Car le livre propose un catalogue d’enseignants psychopathes, digne de tes pires cauchemars : les plus anodins se contentent de transformer tout ce qu’ils touchent en ennui mortel mais les « bêtement tortionnaires », les agressifs et les sacqueurs prennent un malin plaisir à détruire leur souffre-douleur.

Al et Julie sont deux têtes-brûlées qui connaissent parfaitement le chemin du bureau de Monsieur le CPE car leur insolence leur vaut d’être très souvent exclus des « salles de torture – euh de classe », comme  dans le lapsus révélateur d’Alexandre. Pour mettre en rage ses enseignants, Al dégaine son jeu de regards imparable. Il y a le Bovinus Oculus, regard bovin, le Debilus Absolus, dit aussi tête d’abruti ou encore la Pétrifictor Attitude («  position rigoureusement immobile, les yeux bien ouverts, en fixant le tableau sans ciller »).

Des rebelles, c’est justement ce que recherche Donald Jones, à la tête d’un réseau d’ados agents secrets qui partent en mission dans les collèges et lycées du monde entier pour rétablir un peu de justice quand ça dysfonctionne grave. Sous couvert d’être envoyées en pension, après la provocation de trop, ses recrues subissent un entraînement commando. Physique avec le parcours du combattant de M. Forza le prof de gym fana de pompes. Et mental, avec  le cours de stratégie de M. Karpov. On commence par repérer les faiblesses de l’adversaire, ses tics, ses défauts dans le physique, le langage ou l’habillement. Phase 2 : la méthode « socratique », pour aider les enfants « à accoucher eux-mêmes de la solution, grâce à des questions bien formulées ». Et on n’oublie pas bien sûr les gadgets technologiques : oreillettes à capteur thermique et autre « stylo-micro-ordinateur-dictaphone-talkie-walkie. »

Les agents secrets infiltrent en binôme les établissements.  Officiellement, ce sont deux nouveaux débarqués en plein milieu de l’année et qui ne se connaissent pas. Après une phase d’observation,  ils démontrent à la classe, aux victimes comme aux bourreaux, qu’il n’y a pas de fatalité.

Ces justiciers veulent « chasser la violence de l’école » et « rêve(nt) d’un monde où tous les élèves pourraient apprendre sans être maltraités ».  « Quand on est depuis trop longtemps dans un système, explique le roman, on s’adapte à son fonctionnement, on ne le remet plus en cause ». Les victimes ont d’ailleurs souvent l’impression que les autres ont presque raison de se moquer d’eux. 

 

C’est un grave sujet de société mais le ton est léger et hilarant. Il y a même des bonus comme des tests psycho « Quel cancre es-tu ? » ou «  Quel animal est ton prof ? », une page mode «  la panoplie du parfait agent secret » et un vrai-faux exposé sur la « classification du gros relou dans son milieu naturel »...

Retrouvez d'autres livres sur l'école et la rentrée dans la chronique des nouveautés d'Enfantillages Tout nouveau tout beau !

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