enfantillages !
Le magazine des livres pour enfants & ados qui s'écoute et qui se lit
Quelles nouveautés jeunesse ? Quel livre pour mon enfant, mon ado ?
Connaissez-vous enfantillages ?
C'est un magazine consacré à la littérature jeunesse présent sur les ondes, via une émission bimensuelle sur Fréquence Protestante - un mercredi sur deux à 14 heures - et sur les internets, via des podcasts sur les principales plateformes et un webzine. Enfantillages mêle des chroniques - dont celle du plus jeune journaliste littéraire de France, Rémi - des reportages sur tous les lieux où l'amour des livres résonne et des interviews de grands auteurs et illustrateurs : Susie Morgenstern, Albertine, Timothée de Fombelle, Grégoire Solotareff, Muriel Szac, Douglas Kennedy, Tahar Ben Jelloun... ils sont une cinquantaine à être venus parler de cet éblouissement des lectures enfantines.
Mon livre préféré
22 mai 2019
La chronique de Rémi dans Enfantillages !
Rémi, 9 ans, parle de ce qu'il a lu et aimé dans enfantillages!
La Curieuse Histoire d'un chat moribond et Une autre histoire curieuse d'un chat moribond de Marie-Renée LAVOIE, collection Deuzio, éditions ALICE, dès 10 ans.
C’est l’histoire de Ti-Chat, un matou « spécial » qui a gardé la taille d’un mulot. Un jour, il commet l’imprudence de s’éloigner de la ferme, en poursuivant une mouche « jusque dans les tréfonds de la forêt », et il se perd. Il marche « deux ou trois millions de kilomètres » sans s’arrêter, jusqu’à arriver en Australie. Enfin, c’est ce qu’il croit. En réalité, il est resté au Québec et n’a sûrement parcouru que quelques kilomètres - ce qui est quand même beaucoup pour un petit chat ! Bref, il a eu peur, il a eu faim, et n’a trouvé à manger que de « microscopiques araignées qui fondent sur la langue, comme des flocons de neige ».
Alors quand une petite campeuse le recueille et lui donne quelques gouttes de lait, en le voyant si maigre et si faible, elle le croit mort. Heureusement, il rassemble ses dernières forces pour prononcer un faible « ‘’ Mi ‘’. Un son, une note, toute une vie », qui prouve à l’enfant qu’il est encore en vie. La fillette convainc ses parents d’adopter Ti- Chat. « Une espèce de pâte odorante sublime (…l’) a ressuscité net. – C’est du thon, a dit la petite ».
A partir de ce moment-là, Ti-Chat n’a plus qu’à ronronner, avec sa « pompe qui se met en marche pour éponger les grands débordements affectifs ». Le gros dur du quartier n’a pas cette chance. Ses humains l’ont abandonné et il est si amoché par les combats de la vie dehors qu’on l’appelle « Prémaché ». L’auteure l’a dessiné comme gribouillé alors que les humains sont en bonshommes allumettes. Ti-chat frôle la mort plusieurs fois – il faut dire qu’il est cardiaque et risque une crise à chaque grande émotion - mais heureusement, les araignées, qu’il a définitivement arrêté de manger, sont toujours là pour le sauver. Elles sont organisées en super commando, « l’unité spéciale d’arachno-intervention, l’USA ».
Dans le tome 2, on retrouve Ti-Chat et sa bande au moment du départ en vacances de la fillette et de ses parents. La famille retourne camper dans la forêt où Ti-Chat a été adopté l’année d’avant. Le micro chat embarque clandestinement dans la voiture parce qu’il veut partir à la recherche de sa maman. Tout un tas d’animaux loufoques vont l’y aider : un ver de terre oto-rhino nommé Glu(e), un cardinal qui joue les figurants saisonnier, Johnny le caribou… Tous parlent la langue internationale, le goéland.
Il ne faut pas se fier au titre : c’est un livre extrêmement drôle ! Signalons en particulier les scènes coupées à la fin de chaque volume. On fait semblant d’être sur un tournage avec des comédiens qui jouent les personnages, improvisent, bafouillent, demandent au dialoguiste de changer leurs lignes : « Mais il n’y a pas un parent qui va laisser ses enfants lire ça, voyons ! ».